De l’accessoire à l’essentiel
On a pu dire du design qu’il était l’art de l’accessoire. Au fond, en quoi consiste-t-il au départ, sinon à greffer de l’esthétique sur du fonctionnel ? Une chaise doit elle avoir 4 pattes pour être une chaise, doit-elle être droite, presque sentencieuse ou courbe et tout en rondeur. Dans tous les cas, il faut qu’on puisse s’y asseoir de manière confortable alors que vient lui rajouter le design, si ce n’est un supplément de goût, une touche d’art et finalement à travers tout cela, un supplément d’âme.
Par provocation et pour parler du design et de son utilité, on retourne quelquefois la question : faut-il qu’un objet soit nécessairement « moche » pour être fonctionnel ? La réponse est évidemment non. Pourtant plus qu’un greffon de sensibilité, un supplément de forme, le design est devenu aussi un outil de différenciation, une invitation à la projection. La projection de quoi ? De qui plutôt. Et bien mais du consommateur-détenteur de l’objet. Dans un monde qui déborde d’objet, le design est devenu un signe, un prolongement signifiant de son détenteur : quelque chose qui nous dit quelque chose de lui, de son essence. C’est un peu philosophique, mais au fond nous le savons tous.
Dis-moi ce qui tu aimes, je te dirais…
Apple l’a compris avec ses Imac, ses tablettes et ses iphones. Les achète-t-on pour leur technicité et leurs fonctionnalités ? Bien sûr, cela compte mais on le fait aussi pour leur signature. L’objet apple pour ses fans est devenue une sorte de « must have ». Il faut le dernier iphone en date et l’ont peut faire des heures entières de queue pour l’obtenir. On comprend bien qu’il ne s’agit pas là de simplement pouvoir téléphoner. Du reste, on l’a vu par le mouvement ayant entouré sa disparition. L’image de l’industriel de l’informatique et de la téléphonie a même été porté bien plus loin par ses admirateurs : transcendant la technique, l’innovation fonctionnelle et même le design pour aller jusqu’à représenter des valeurs qui touchent la philosophie. Encore une fois, dans ce monde d’objet et de consommation, on nous invitait à un voyage de l’apparence et du fonctionnel vers l’essence.
Mais donnons un autre exemple et étendons cela au monde de la déco et du design intérieur. Tout un chacun a pu se rendre, à l’occasion, dans des appartements décorés avec goût. Complimentant la ou le propriétaire, il se sera alors entendu répondre « ça me ressemble ».
Personne n’y échappe d’ailleurs. En effet, même ceux qui ne sont pas portés sur le « design » , entendons par là, ceux qui ne cultivent pas de goût particulier pour ce domaine à part, ne choisissent jamais les objets de leur quotidien sans qu’une touche de séduction s’exerce sur eux. On ne choisit jamais une sofa que parce qu’il est confortable. S’il est vert à poids rouge on ne le prendrait peut-être pas, ou alors si oui pour d’autres raisons. Nos efforts de décoration intérieur, si maigres puissent-ils être, disent donc toujours quelque chose de nous : pour rester sur la philosophie, on pourrait dire qu’on ne peut pas ne pas signifier. De la même façon, aucun constructeur, fabricant d’objet dans notre monde moderne, ne produit d’objet sans intention de présenter à la fois des fonctionnalités et une esthétique.
La quête d’une certaine harmonie
Alors se démarquer des autres ? Chercher dans les objets à prolonger un peu de soi, voilà quelques enjeux de la déco d’intérieur même s’il ne s’agit d’ailleurs pas uniquement de montrer, mais d’abord de se sentir bien. Pour être en accord avec nous-même avec notre chez soi, il faut que les objets que nous y exposons et la déco soient en accord avec nous même. Alors dans cette harmonie retrouvée nous nous sentons bien.
Et quand on ne parvient pas à trouver soi-même la bonne résonance, le bon ton, la bonne décoration, il faut alors ne pas hésiter à se rendre dans des magasins spécialisées, à la recherche d’idées mais aussi à la rencontre de professionnels qui sauront vous écouter et vous guider. C’est un autre exemple que nous avons vu aussi, dans la vie ou même à l’occasion de programmes télévisuels. Une fois l’intervention du professionnel effectuée, le client découvrant la nouvelle décoration clame : « il a su mettre dans cette décoration exactement ce que je voyais à l’intérieur de moi sans parvenir à l’exprimer. »